IST et violences

femme

Mis à jour le 25/04/21

Notre métier est chaque jour différent et nous devons nous adapter à chaque situation.
Lors de VIP ou d’entretien au coeur des infirmeries d’entreprise, l’infirmier peut se trouver en présence de marques suspectes (hématomes, plaies, cicatrices, …) que la personne explique par une chute ou de la maladresse et qu’elle essaie de cacher en tirant sur ses manches, remettant ses lunettes de soleil ou en enfonçant un peu plus son bonnet. La gêne est palpable et la plupart du temps, cette personne se referme et change de sujet.

L’infirmier peut penser à de la violence, le plus souvent au sein du couple et l’attitude à avoir peut être compliquée si l’infirmier n’est pas formé. Pourtant cela fait partie de ses prérogatives.

L’article R 4312-18 du Code de la Santé Publique stipule « Lorsque l’infirmier discerne qu’une personne auprès de laquelle il est amené à intervenir est victime de sévices, de privations, de mauvais traitements ou d’atteintes sexuelles, il doit mettre en œuvre, en faisant preuve de prudence et de circonspection, les moyens les plus adéquats pour la protéger.
S’il s’agit d’un mineur ou d’une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge, d’une maladie ou de son état physique ou psychique, l’infirmier doit, sauf circonstances particulières qu’il apprécie en conscience, alerter les autorités judiciaires, médicales ou administratives.
« 

Une formation sur le sujet des violences (sexuelles ou morales, harcelèment, …) peut être utile car un jour ou l’autre les infirmiers y seront confrontés.

La formation sur les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes permet aux professionnels d’acquérir :
des connaissances sur les différentes formes des violences sexistes et sexuelles, sur leurs mécanismes et sur leurs conséquences pour les femmes qui en sont victimes ;
des pratiques professionnelles pour mieux repérer, accompagner et orienter les femmes victimes : le questionnement systématique sur les violences subies au cours de la vie, les paroles et attitudes à adopter au cours d’un entretien avec une femme victime de violence, la rédaction d’attestations et de certificats, la constitution d’un réseau de partenaires,…

Parmi les personnes qui peuvent aider, se trouvent les professionnels de santé.

femme victime
Dispositif partenarial de repérage

Si la personne se ferme, l’infirmier peut lui dire qu’elle n’est pas seule et qu’elle peut trouver de l’écoute et de l’aide si besoin.

Quelquefois, la confiance s’installe et la personne peut recevoir des informations.

Les besoins et demandes des femmes victimes sont multiples : sociaux, médicaux, juridiques, psychologiques… Chacun doit apporter à la victime une solution dans son domaine de compétence puis l’orienter vers les autres professionnels qui apporteront une réponse complémentaire.

Des ressources existent notamment sur le site du gouvernement arretonslesviolences.gouv sur l’espace je suis professionnel où se trouvent beaucoup d’outils.

En pratique, des affiches et des dépliants dans la salle d’attente peuvent permettre un questionnement soit d’une victime, soit d’un témoin.

Un autre outil est le « violentomètre » qui permet de voir où en est la relation de couple avec des questions variant du vert au rouge.

Téléchargez le violentomètre en pdf

violentometre
violentometre

Ce que dit l’Ordre National des infirmiers

Le rôle de l’infirmière dans le signalement des violences faites aux femmes
Une femme victime de violence peut souvent vouloir se confier en premier lieu à une infirmière ou à un infirmier. Par ailleurs, l’infirmière ou l’infirmier dans le cadre de son exercice professionnel peut détecter des signes de violence et dans ce cas agir pour venir en aide à la personne.
La condition de vulnérabilité ci-dessus sera néanmoins rarement certaine. Dans ce cas l’infirmière ou l’infirmier doit inciter la femme à porter plainte, ce qui est parfois difficile pour elle notamment si les violences sont faites dans un cadre conjugal.
Si la victime le demande, l’infirmière ou l’infirmier peut alors établir une attestation clinique infirmière qui ne portera pas atteinte au secret professionnel puisque la victime y consent. La rédaction d’une telle attestation se doit d’être absolument objective en faisant état des dires de la victime. L’attestation ne doit en aucun cas apparaître tendancieuse.

En savoir plus
arretons les violences
ordre national des infirmiers
MIPROF
Secret médical et violences au sein du couple par le conseil national de l’ordre des médecins (vademecum à télécharger en bas de page).
Repérage des femmes victimes de violences au sein du couple HAS recommandation de bonnes pratiques (11 décembre 2020)

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