Journée internationale des infirmières

journée internationale des infirmières

Chaque année, l’anniversaire de la naissance de Florence Nightingale est la date choisie pour la journée internationale des infirmières.

Le Conseil International des Infirmières (CII), organise des actions à thème pour cette journée.

Cette année le thème est Nos infirmières – Notre avenir.

Les Infirmiers en santé au travail ont un rôle important à jouer dans la santé des salariés, voici une infographie qui détaille leurs champs d’action.

Champs d'action des IST

Prévention de la sédentarité : rôle de l’IST

activite physique

L’activité physique est devenu un sujet de santé publique pour lutter contre la sédentarité qui amène de nombreux problèmes de santé. Le monde de la santé au travail est sollicité pour conduire également des actions.

Je vous propose un questionnaire très court pour évaluer la place des IST dans ces actions.

Merci de votre participation et de vos commentaires.

Les résultats seront publiés sur cette page.

Décrets sur la formation qualifiante des IST

diplome

Mise à jour le 4 mars 2023

Le décret concernant les modalités de la formation qualifiante pour les IST est paru le 28/12/22 au Journal Officiel.

Ce décret, issu de l’article 34 de la loi 2021-1018 du 2 aout 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail était attendu des infirmiers en santé au travail.

Il concerne les « infirmiers en santé au travail exerçant en services de prévention et de santé au travail et exerçant au sein des services de santé au travail en agriculture, infirmiers d’entreprise. »

Il fixe les modalités de la formation qualifiante, qui doit effectuée dans les 3 ans qui suivent l’inscription à la formation.

  • 240 heures minimum d’enseignement théorique,
  • 105 heures de stage pratique professionnel en santé au travail

Cette qualification peut être obtenue tout ou en partie, en justifiant d’un parcours équivalent aux heures requises ou par « l’expérience professionnelle » du candidat.

Lire le décret

Remarques

  • Dans le texte : le terme d’infirmier en santé au travail semble s’appliquer aux infirmiers en services de prévention interentreprise ou autonomes, puisque le terme d’infirmier d’entreprise et également noté. Les infirmiers d’entreprise ne font-ils pas de la prévention et de la santé au travail ?
  • Le décret s’applique donc à tous les infirmiers du travail, qui auront la même formation. De ce fait les infirmiers d’entreprises devraient pouvoir accéder à des missions similaires aux infirmiers en services interentreprise et autonomes, comme les VIP.
  • Les « établissement publics à caractère scientifique, culturel et professionnel et les organismes de formation certifiés » pourront ils proposer des places en nombre suffisant pour former tous les IST en attente de formation ?
  • Ces établissements ne sont pas forcément des universités, donc la formation sera « qualifiante » et pas forcément « diplômante » comme les licences et masters en santé au travail.
  • Les IST qui ont déjà obtenu un DIUST mais avec moins de 240 heures de formation, seront -ils « qualifiés » ou devront-ils repasser des formations ?

L’arrêté du 30 janvier 2023 relatif aux modalités d’organisation et d’évaluation de la formation spécifique des infirmiers de santé au travail est paru au Journal Officiel le 1er mars 23.

Le programme est détaillé en 6 items et donne les horaires minimaux de formation

  1. La connaissance du monde du travail et de l’entreprise (25 heures minimum)
  2. La connaissance des risques et pathologies professionnels et les moyens de les prévenir (50 heures minimum)
  3. L’action collective de prévention des risques professionnels et de promotion de la santé sur le lieu de travail et l’accompagnement des employeurs et des entreprises (50 heures minimum)
  4.  Le suivi individuel de l’état de santé des salariés incluant la traçabilité des expositions et la veille sanitaire et épidémiologique (35 heures minimum) 
  5. La prévention de la désinsertion professionnelle (35 heures minimum)
  6. L’exercice infirmier dans le cadre des équipes pluridisciplinaires des services de prévention et de santé au travail et la collaboration avec les personnes et organismes mentionnés aux troisième et quatrième alinéas du I de l’article L. 4644-1 (20 heures minimum) 

La suite du texte donne les conditions d’obtention de la qualification

« L’acquisition des connaissances transmises dans les matières mentionnées du 1° au 6° du présent arrêté est sanctionnée par un taux de réussite d’au moins 50 % à une épreuve de validation dont les modalités sont déterminées par l’établissement ou l’organisme de formation.
L’acquisition des compétences développées durant le stage de pratique professionnelle mentionné au 2° de l’article R. 717-52-14 est sanctionnée par la validation du stage selon des modalités prévues par l’établissement ou l’organisme de formation.
« 

Voir le texte complet

Remarques

  • Les horaires minimum cités dans le décret donnent 25+50+50+35+35+20 = 215 heures alors que le décret précédent demande 240 heures minimum d’enseignement théorique.
  • Dans le paragraphe 4, il est noté « Maîtriser l’usage et le recours au dossier médical en santé au travail numérique et sécurisé (contenu, accès, droit du travailleur, échanges d’informations entre professionnels de santé) » : Qu’en est-il des infirmiers d’entreprise qui n’ont souvent pas accès au dossier des salariés ?
  • Le 6e paragraphe est essentiellement tourné vers les SPST avec « les protocoles de délégations des médecins du travail« , « la Méthodologie de travail sur les actions collectives au sein de l’équipe pluridisciplinaire« .

Merci à Pop Rivet pour son partage d’infos.

Ethique et SST

ethique et SST

Le Code du Travail impose d’avoir du personnel formé aux premiers secours

Les Sauveteurs-Secouristes du Travail sont des personnes volontaires qui ont des connaissances pour prendre ne charge un blessé ou une personne victime de malaise, sur le lieu de travail ou à l’extérieur en attendant les secours.
Les SST sont les premiers maillons de la chaine des secours, de ce fait ils sont soumis aux mêmes règles éthiques que les soignants.

Les infirmiers en santé au travail qui sont aussi formateurs SST, connaissant bien le secret professionnel et sont responsables informent les stagiaires SST qu’ils sont soumis aux mêmes règles, comme il est précisé dans l’article R4312-5 du Code de la Santé Publique.

L’article R4312-5 du Code de la Santé Publique
Le secret professionnel s’impose à tout infirmier, dans les conditions établies par la loi.
L’infirmier instruit les personnes qui l’assistent de leurs obligations en matière de secret professionnel.

Pendant la prise en charge d’une victime, le SST peut être amené à apprendre des données « sensibles » soit d’ordre médical (état de santé du salarié, pathologie, traitement, …) mais aussi d’ordre privé (grossesse, séparation, problèmes familiaux, financiers etc …)

L’éthique va bien au delà du secret à garder. Une victime est vulnérable, fragile et dépendante. Le SST doit respecter le blessé ou malade, rester humble et empathique. Il doit s’en tenir à ce qu’il a appris et ne pas hésiter à demander de l’aide auprès des professionnels (appel du 15 ou du 18).

Dans le rapport « Le secourisme en France : panorama et perspectives » les auteurs Alain Larcan et Henri Julien écrivent :

« Éthique et secourisme
Assurer les premiers secours c’est avoir un comportement sans reproches. Dans une situation d’urgence, la victime est en position de dépendance et de faiblesse.
Au devoir primordial de porter secours s’ajoute pour le sauveteur un code éthique qu’il doit accepter librement et respecter :
— Respect des libertés individuelles : L’action de secours est tenue de respecter les libertés individuelles. Si une victime est consciente, on ne peut pas agir contre son consentement, ou contre le consentement du représentant légal dans le cas d’un mineur (parent, tuteur). Toutefois, si la victime n’est manifestement pas en possession de ses moyens, ou si la victime a un comportement susceptible de mettre en danger sa vie ou celle des autres, le sauveteur peut avoir à prendre des mesures de protection contre le gré de la victime.
— Connaissance de ses limites : L’action du sauveteur doit être conforme à ce qui lui a été appris en employant des techniques reconnues. Il doit maintenir ces connaissances à jour par un recyclage régulier, connaître les limites de son action et demander de l’aide sans hésitation ni retard.
— Devoir de discrétion et de probité : Par son action de secours le sauveteur entre dans l’intimité de la victime. Il ne doit rien divulguer de ce qu’il a vu, entendu, compris. Le secouriste doit être informé des obligations de secret à respecter.
Une charte éthique du secouriste devrait accompagner la démarche technique de formation, afin de promouvoir une attitude respectueuse des victimes et de leurs droits essentiels tout en prévenant des débordements coupables.
« 

source : https://www.academie-medecine.fr/10-10-le-secourisme-en-france-panorama-et-perspectives/

Il est donc important de rappeler ce devoir de discrétion lors des formations et Maintien/Actualisation de Compétences de Sauveteurs-Secouristes du Travail, même s’il n’est pas inclus dans le programme officiel. Cela fait partie de l’éthique des infirmiers.

IST et vaccination

vaccination

Le décret 2022-610 du 21 avril 2022 relatif aux compétences vaccinales des infirmiers et des pharmaciens d’officine fixant la liste des personnes pouvant bénéficier des vaccinations administrées par un infirmier ou une infirmière, est paru au Journal officiel du 23 avril 2022.
Ce décret élargi le champs des compétences des Infirmiers Diplômé d’Etat concernant la vaccination.

Art. R. 4311-5-1. –

I. – L’infirmier ou l’infirmière est habilité à administrer, sans prescription médicale préalable de l’acte d’injection, dans les conditions définies à l’article R. 4311-3, aux personnes dont les conditions d’âge et, le cas échéant, les pathologies sont précisées par arrêté du ministre chargé de la santé pris après avis de la Haute Autorité de santé, les vaccinations suivantes :
– 1° Vaccination contre la grippe saisonnière ;
– 2° Vaccination contre la diphtérie ;
– 3° Vaccination contre le tétanos ;
– 4° Vaccination contre la poliomyélite ;
– 5° Vaccination contre la coqueluche ;
– 6° Vaccination contre les papillomavirus humains ;
– 7° Vaccination contre les infections invasives à pneumocoque ;
– 8° Vaccination contre le virus de l’hépatite A ;
– 9° Vaccination contre le virus de l’hépatite B ;
– 10° Vaccination contre le méningocoque de sérogroupe A ;
– 11° Vaccination contre le méningocoque de sérogroupe B ;
– 12° Vaccination contre le méningocoque de sérogroupe C ;
– 13° Vaccination contre le méningocoque de sérogroupe Y ;
– 14° Vaccination contre le méningocoque de sérogroupe W ;
– 15° Vaccination contre la rage.
Pour ces vaccinations, l’infirmier ou l’infirmière utilise des vaccins monovalents ou associés.

II. – L’infirmier ou l’infirmière inscrit dans le carnet de santé ou le carnet de vaccination et le dossier médical partagé de la personne vaccinée ses nom et prénom d’exercice, la dénomination du vaccin administré, la date de son administration et son numéro de lot. A défaut de cette inscription, il porte les mêmes informations dans le dossier de soins infirmiers et délivre à la personne vaccinée une attestation de vaccination qui comporte ces informations.
«En l’absence de dossier médical partagé et sous réserve du consentement de la personne vaccinée, l’infirmier ou l’infirmière transmet ces informations au médecin traitant de cette personne. La transmission de cette information s’effectue par messagerie sécurisée de santé répondant aux conditions prévues à l’article L. 1470-5, lorsqu’elle existe.
III. – Il ou elle déclare au centre de pharmacovigilance les effets indésirables portés à sa connaissance susceptibles d’être dus au vaccin. 

Arrêté du 21 avril 2022 fixant la liste des personnes pouvant bénéficier des vaccinations administrées par un infirmier ou une infirmière, sans prescription médicale préalable de l’acte d’injection indique les personnes suivantes :

1° Personnes majeures pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur, à l’exception des personnes présentant des antécédents de réaction allergique sévère à l’ovalbumine ou à une vaccination antérieure ;
2° Personnes majeures non ciblées par les recommandations vaccinales en vigueur, à l’exception des personnes présentant des antécédents de réaction allergique sévère à l’ovalbumine ou à une vaccination antérieure ;
3° Personnes mineures âgées de 16 ans et plus pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur, à l’exception des personnes présentant des antécédents de réaction allergique sévère à l’ovalbumine ou à une vaccination antérieure.

Ce qui change en 2022 pour les IST

2022

Avec la Loi n° 2021-1018 du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail, de nombreux changements vont survenir au cours de l’année 2022.
Tout d’abord, les Services de Santé au Travail deviennent des Services de Prévention et Santé au Travail au 31/03/2022. Leurs missions sont toujours d’actualité mais un 5e paragraphe ajoute des actions de santé publique :

  • conduire des actions pour maintenir la santé physique et mentale des salariés
  • évaluer et prévenir les risques professionnels
  • conseiller l’employeur, les salariés et leurs représentants pour diminuer les risques professionnels, la désinsertion professionnelles, améliorer la qualité de vie au travail et les conditions de travail, prévenir le harcèlement sexuel et moral, la consommation d’alcool et de drogues etc …
  • contribuent à l’analyse des conditions de travail
  • assurent la surveillance de l’état de santé des salariés
  • participent au suivi, contribuent à la traçabilité des expositions et à la veille sanitaire

Le terme de « prévention » ajoute des missions de santé publique : vaccination, dépistage, promotion de la santé, pratique sportive, handicap et autres campagnes nationale.

article L4622-2 du Code du Travail

5° Participent à des actions de promotion de la santé sur le lieu de travail, dont des campagnes de vaccination et de dépistage, des actions de sensibilisation aux bénéfices de la pratique sportive et des actions d’information et de sensibilisation aux situations de handicap au travail, dans le cadre de la stratégie nationale de santé prévue à l’article L. 1411-1-1 du code de la santé publique.

légifrance

Les visites vont également évoluer

Une visite de fin de carrière est mise en place pour les salariés en surveillance renforcée (SIR) ou ayant été exposés à des risques particuliers lors de leur carrière. Le but de cette visite est de retracer les expositions et constituer un dossier de surveillance post-professionnelle à destination du médecin traitant qui effectuera la surveillance lors de leur départ à la retraite (à partir du 1er octobre 2021)

Une visite doit aussi être programmée dès la fin d’exposition à un des risques professionnels.

Les facteurs de risques sont les suivants

  • Facteurs physiques :
    • manutention manuelle de charges
    • postures pénibles définies comme postures forcées
    • vibrations
  • Environnement physique :
    • agents physiques dangereux, poussières et fumées
    • milieu hyperbare
    • températures extrêmes
    • bruit
  • rythmes de travail
    • travail de nuit
    • travail en équipes alternantes
    • travail répétitif sollicitant le membre supérieur à fréquence élevée ou cadence contrainte.
  • expositions avant la mise en place des SIR
    • amiante
    • plomb
    • agents cancérogènes
    • agents biologiques des groupes 3 et 4
    • chute de hauteur lors du montage et démontage d’échafaudage.

L’employeur doit informer le SPST du départ en retraite des salariés, ou de la fin d’exposition d’un salarié dès qu’il en a connaissance.

Les travailleurs bénéficiant du dispositif de suivi individuel renforcé prévu à l’article L. 4624-2, ou qui ont bénéficié d’un tel suivi au cours de leur carrière professionnelle sont examinés par le médecin du travail au cours d’une visite médicale, dans les meilleurs délais après la cessation de leur exposition à des risques particuliers pour leur santé ou leur sécurité ou, le cas échéant, avant leur départ à la retraite. Cet examen médical vise à établir une traçabilité et un état des lieux, à date, des expositions à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels mentionnés à l’article L. 4161-1 auxquelles a été soumis le travailleur. S’il constate une exposition du travailleur à certains risques dangereux, notamment chimiques, mentionnés au a du 2° du I du même article L. 4161-1, le médecin du travail met en place une surveillance post-exposition ou post-professionnelle, en lien avec le médecin traitant et le médecin conseil des organismes de sécurité sociale. Cette surveillance tient compte de la nature du risque, de l’état de santé et de l’âge de la personne concernée.

légifrance

L’article L4623-2 est créé et concerne uniquement l’Infirmier en Service de Prévention et Santé au Travail (à compter du 01/03/2022)

L’infirmier de santé au travail recruté dans un service de prévention et de santé au travail est diplômé d’Etat ou dispose de l’autorisation d’exercer sans limitation, dans les conditions prévues par le code de la santé publique.
Il dispose d’une formation spécifique en santé au travail définie par décret en Conseil d’Etat.
Si l’infirmier n’a pas suivi une formation en santé au travail, l’employeur l’y inscrit au cours des douze mois qui suivent son recrutement et, en cas de contrat d’une durée inférieure à douze mois, avant le terme de son contrat. Dans cette hypothèse, l’employeur prend en charge le coût de la formation.
L’employeur favorise la formation continue des infirmiers en santé au travail qu’il recrute.
Les tâches qui sont déléguées à l’infirmier de santé au travail prennent en compte ses qualifications complémentaires.

légifrance