Formation aux gestes d’urgence aux salariés partant à la retraite

defibrillateur

La loi 2020-840 du 3 juillet 2020 indique l’obligation des employeurs à proposer une sensibilisation aux gestes d’urgence aux salariés partant prochainement à la retraite.

Cette formation de 2 heures est comprise dans le temps de travail du salarié. Il peut y avoir un maximum de 15 stagiaires par formateur. Chaque stagiaire reçoit une attestation de formation.

A l’issue de cette formation, le salarié sera capable de :

  • Assurer la sécurité de soi-même, de la victime ou de toute autre personne et de transmettre au service de secours d’urgence les informations nécessaires à son intervention
  • Réagir face à une hémorragie externe et installer la victime dans une position d’attente adaptée ;
  • Réagir face à une victime en arrêt cardiaque et utiliser un défibrillateur automatisé externe.

Cette formation peut être assurée par des formateurs titulaires du certificat de formateur de Sauveteur-Secouriste du Travail (SST) à jour de leur formation ou Maintien-Actualisation des Compétences (MAC).
Les infirmiers en santé au travail (inter entreprise, service autonome ou entreprise) peuvent réaliser ces formations s’ils sont formateurs SST.

Les infirmiers (quatrième partie du code de la santé publique) peuvent également dispenser la sensibilisation aux  » gestes qui sauvent  » s’ils respectent les recommandations techniques et les propositions pédagogiques mentionnées sur le site de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises

En savoir plus

loi 2020-840 du 3 juillet 2020

Article D1237-2-2 du Code du Travail

Art 5 de l’arrêté du 30 juin 2017 instituant une sensibilisation aux « gestes qui sauvent »

Programme des gestes qui sauvent sur le site du ministère de l’intérieur

Décrets sur la formation qualifiante des IST

diplome

Mise à jour le 4 mars 2023

Le décret concernant les modalités de la formation qualifiante pour les IST est paru le 28/12/22 au Journal Officiel.

Ce décret, issu de l’article 34 de la loi 2021-1018 du 2 aout 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail était attendu des infirmiers en santé au travail.

Il concerne les « infirmiers en santé au travail exerçant en services de prévention et de santé au travail et exerçant au sein des services de santé au travail en agriculture, infirmiers d’entreprise. »

Il fixe les modalités de la formation qualifiante, qui doit effectuée dans les 3 ans qui suivent l’inscription à la formation.

  • 240 heures minimum d’enseignement théorique,
  • 105 heures de stage pratique professionnel en santé au travail

Cette qualification peut être obtenue tout ou en partie, en justifiant d’un parcours équivalent aux heures requises ou par « l’expérience professionnelle » du candidat.

Lire le décret

Remarques

  • Dans le texte : le terme d’infirmier en santé au travail semble s’appliquer aux infirmiers en services de prévention interentreprise ou autonomes, puisque le terme d’infirmier d’entreprise et également noté. Les infirmiers d’entreprise ne font-ils pas de la prévention et de la santé au travail ?
  • Le décret s’applique donc à tous les infirmiers du travail, qui auront la même formation. De ce fait les infirmiers d’entreprises devraient pouvoir accéder à des missions similaires aux infirmiers en services interentreprise et autonomes, comme les VIP.
  • Les « établissement publics à caractère scientifique, culturel et professionnel et les organismes de formation certifiés » pourront ils proposer des places en nombre suffisant pour former tous les IST en attente de formation ?
  • Ces établissements ne sont pas forcément des universités, donc la formation sera « qualifiante » et pas forcément « diplômante » comme les licences et masters en santé au travail.
  • Les IST qui ont déjà obtenu un DIUST mais avec moins de 240 heures de formation, seront -ils « qualifiés » ou devront-ils repasser des formations ?

L’arrêté du 30 janvier 2023 relatif aux modalités d’organisation et d’évaluation de la formation spécifique des infirmiers de santé au travail est paru au Journal Officiel le 1er mars 23.

Le programme est détaillé en 6 items et donne les horaires minimaux de formation

  1. La connaissance du monde du travail et de l’entreprise (25 heures minimum)
  2. La connaissance des risques et pathologies professionnels et les moyens de les prévenir (50 heures minimum)
  3. L’action collective de prévention des risques professionnels et de promotion de la santé sur le lieu de travail et l’accompagnement des employeurs et des entreprises (50 heures minimum)
  4.  Le suivi individuel de l’état de santé des salariés incluant la traçabilité des expositions et la veille sanitaire et épidémiologique (35 heures minimum) 
  5. La prévention de la désinsertion professionnelle (35 heures minimum)
  6. L’exercice infirmier dans le cadre des équipes pluridisciplinaires des services de prévention et de santé au travail et la collaboration avec les personnes et organismes mentionnés aux troisième et quatrième alinéas du I de l’article L. 4644-1 (20 heures minimum) 

La suite du texte donne les conditions d’obtention de la qualification

« L’acquisition des connaissances transmises dans les matières mentionnées du 1° au 6° du présent arrêté est sanctionnée par un taux de réussite d’au moins 50 % à une épreuve de validation dont les modalités sont déterminées par l’établissement ou l’organisme de formation.
L’acquisition des compétences développées durant le stage de pratique professionnelle mentionné au 2° de l’article R. 717-52-14 est sanctionnée par la validation du stage selon des modalités prévues par l’établissement ou l’organisme de formation.
« 

Voir le texte complet

Remarques

  • Les horaires minimum cités dans le décret donnent 25+50+50+35+35+20 = 215 heures alors que le décret précédent demande 240 heures minimum d’enseignement théorique.
  • Dans le paragraphe 4, il est noté « Maîtriser l’usage et le recours au dossier médical en santé au travail numérique et sécurisé (contenu, accès, droit du travailleur, échanges d’informations entre professionnels de santé) » : Qu’en est-il des infirmiers d’entreprise qui n’ont souvent pas accès au dossier des salariés ?
  • Le 6e paragraphe est essentiellement tourné vers les SPST avec « les protocoles de délégations des médecins du travail« , « la Méthodologie de travail sur les actions collectives au sein de l’équipe pluridisciplinaire« .

Merci à Pop Rivet pour son partage d’infos.

Ethique et SST

ethique et SST

Le Code du Travail impose d’avoir du personnel formé aux premiers secours

Les Sauveteurs-Secouristes du Travail sont des personnes volontaires qui ont des connaissances pour prendre ne charge un blessé ou une personne victime de malaise, sur le lieu de travail ou à l’extérieur en attendant les secours.
Les SST sont les premiers maillons de la chaine des secours, de ce fait ils sont soumis aux mêmes règles éthiques que les soignants.

Les infirmiers en santé au travail qui sont aussi formateurs SST, connaissant bien le secret professionnel et sont responsables informent les stagiaires SST qu’ils sont soumis aux mêmes règles, comme il est précisé dans l’article R4312-5 du Code de la Santé Publique.

L’article R4312-5 du Code de la Santé Publique
Le secret professionnel s’impose à tout infirmier, dans les conditions établies par la loi.
L’infirmier instruit les personnes qui l’assistent de leurs obligations en matière de secret professionnel.

Pendant la prise en charge d’une victime, le SST peut être amené à apprendre des données « sensibles » soit d’ordre médical (état de santé du salarié, pathologie, traitement, …) mais aussi d’ordre privé (grossesse, séparation, problèmes familiaux, financiers etc …)

L’éthique va bien au delà du secret à garder. Une victime est vulnérable, fragile et dépendante. Le SST doit respecter le blessé ou malade, rester humble et empathique. Il doit s’en tenir à ce qu’il a appris et ne pas hésiter à demander de l’aide auprès des professionnels (appel du 15 ou du 18).

Dans le rapport « Le secourisme en France : panorama et perspectives » les auteurs Alain Larcan et Henri Julien écrivent :

« Éthique et secourisme
Assurer les premiers secours c’est avoir un comportement sans reproches. Dans une situation d’urgence, la victime est en position de dépendance et de faiblesse.
Au devoir primordial de porter secours s’ajoute pour le sauveteur un code éthique qu’il doit accepter librement et respecter :
— Respect des libertés individuelles : L’action de secours est tenue de respecter les libertés individuelles. Si une victime est consciente, on ne peut pas agir contre son consentement, ou contre le consentement du représentant légal dans le cas d’un mineur (parent, tuteur). Toutefois, si la victime n’est manifestement pas en possession de ses moyens, ou si la victime a un comportement susceptible de mettre en danger sa vie ou celle des autres, le sauveteur peut avoir à prendre des mesures de protection contre le gré de la victime.
— Connaissance de ses limites : L’action du sauveteur doit être conforme à ce qui lui a été appris en employant des techniques reconnues. Il doit maintenir ces connaissances à jour par un recyclage régulier, connaître les limites de son action et demander de l’aide sans hésitation ni retard.
— Devoir de discrétion et de probité : Par son action de secours le sauveteur entre dans l’intimité de la victime. Il ne doit rien divulguer de ce qu’il a vu, entendu, compris. Le secouriste doit être informé des obligations de secret à respecter.
Une charte éthique du secouriste devrait accompagner la démarche technique de formation, afin de promouvoir une attitude respectueuse des victimes et de leurs droits essentiels tout en prévenant des débordements coupables.
« 

source : https://www.academie-medecine.fr/10-10-le-secourisme-en-france-panorama-et-perspectives/

Il est donc important de rappeler ce devoir de discrétion lors des formations et Maintien/Actualisation de Compétences de Sauveteurs-Secouristes du Travail, même s’il n’est pas inclus dans le programme officiel. Cela fait partie de l’éthique des infirmiers.

Ressources formateurs SST

ressources

Le site de l’INRS remplace quickplace par un cloud dédié à chaque type de formation (SST, PRAP, …).

Celui dédié aux formateurs de Sauveteurs-Secouristes du Travail se trouve en suivant ce lien

Le mot de passe vous envoyé par votre CARSAT ou votre centre de formation de formateur.

Parmi les mises à jour, le dernier guide des données techniques est celui qui a la version V4-07_2022.

Parmi ce qui change dans ce nouveau guide :
les conduites à tenir sont celles du PSC1
des termes ont été remplacés comme les tapes dans le dos qui deviennent des claques
Ajout de la conduite à tenir lors des malaises liés à la chaleur et de la prévention des malaises vagaux et en cas d’épidémie (covid 19)
Différence de conduite à tenir pour une victime qui ne répond pas mais qui respire par un évènement traumatique ou non traumatique (PLS ou mise sur dos)
Changement dans la RCP du nourrisson et du jeune enfant : commencer par 5 insufflations puis 15 massages, puis continuer avec 2 insufflations et 15 massages.
Rajout d’un sommaire cliquable en fin de guide.

Les autres documents techniques et pédagogiques sont aussi présents dans ce cloud.


Recommandations pour les formations SST

massage

Le protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l’épidémie de Covid19 a été remplacé par le guide repère des mesures de prévention des risques de contamination au Covid19.


L’INRS publie de nouvelles recommandations pour les formations initiales et MAC SST.

En début de formation, le formateur donnera les principes pour éviter la contamination par le Covid19.

« aérer régulièrement les locaux ;
se laver régulièrement les mains ;
tousser ou éternuer dans son coude ;
éviter de se toucher le visage, en particulier le nez, la bouche et les yeux ;
nettoyer et désinfecter fréquemment le matériel.« 

Le port du masque n’est pas obligatoire mais recommandé en cas de promiscuité comme lors des cas concrets.

Les stagiaires et le formateur se désinfecteront les mains en début de formation, et avant et après chaque cas concret.

Le matériel sera désinfecté avant la formation et après chaque utilisation.

Les insufflations peuvent être effectuées si les stagiaires utilisent des peaux de visage et de sacs d’insufflation individuels.

D’après : »Covid19 : recommandations d’organisation des formations SST et APS » du 31/03/22

Conseils pour faire un diaporama

presentation

Les infirmiers en santé au travail ont des actions de formation, d’information, présentent des études et rapports et peuvent aussi présenter leur mémoire ou leurs travaux lors de colloques, séminaires, conférences.
Un diaporama est souvent demandé.

Ce qui suit reprend les points essentiels pour créer et présenter un diaporama. La présentation orale n’est pas abordée dans cette page.

Pourquoi un diaporama ?

Le diaporama est une aide à la présentation, il ne doit pas trop attirer l’attention au détriment de l’orateur. Le diaporama illustre votre discours.
Il peut aussi servir de trame.
Si vous devez donner des documents, créez les à part, avec des phrases complètes qui suivent le sommaire de votre présentation. Vous pourrez distribuer ces documents après la présentation. Si vous les donnez avant, le public lira et ne vous écoutera pas.

1 diapo – 1 idée

la diapo contient des mots ou phrases-clé, une illustration ou un schéma qui renforce votre discours.
Votre diaporama n’est pas un document que vous allez lire, c’est une aide pour vous et le public pour suivre votre présentation.
Evitez de terminer par un écran noir, restez sur une dernière diapo qui remercie l’auditoire « Merci de votre attention  » ou qui engage les questions réponses « discussion ». En cas de formation avec des ateliers pratiques, vous pouvez écrire « A vous de jouer ».

Animations

Les animations attirent visuellement et encombrent inutilement le discours. Avant de mettre une animation, demandez vous si elle apporte quelque chose à la présentation par exemple une flèche qui montre un élément de graphique.
Idem pour les illustrations surtout humoristiques : à manier avec parcimonie.
Utilisez des images libres de droit ou vos propres images, toujours de bonne qualité. Faites des tests pour voir leur effet en présentation réelle.
SI vous devez inclure une vidéo, faites des tests avant, rien de plus frustrant qu’une vidéo qui ne marche pas le jour J.

Texte

Le texte et les images, graphiques, … ne doivent pas occuper toute la surface de la diapo, pensez à aérer vos présentations.
La taille doit être assez importante pour être lisible de tous, en général on utilise une police de 24 à 40.
La police de caractère sera sans empattement, c’est à dire avec un style simple et plus lisible (Arial, Times New Roman, Tahoma, Calibri, …)
N’utilisez pas de soulignement, préférez le gras ou une taille plus élevée.
Ne mettez qu’une ou deux couleurs de texte et évitez de mettre du texte sur une image, sauf si c’est vraiment utile.

Couleur de fond

Choisissez une couleur unie, des motifs peuvent gêner la lecture. Adaptez la couleur du texte par rapport au fond en privilégiant les contrastes. Pensez aux personnes qui ont des problèmes de vue.

Voici un petit échantillon de couleur de texte sur différents fonds qui en disent plus qu’un long discours. Vous verrez par vous même les associations à éviter et celles qui fonctionnent.

Evitez les couleurs trop vives et faites tester votre diaporama à plusieurs personnes. Evitez le rouge, le vert, le orange et le violet.

Un plan B

Tout est prêt, vous avez bien minuté et répété votre présentation. Seulement vous n’êtes pas à l’abri d’un bug, un PC qui ne fonctionne pas, votre présentation qui ne passe pas, ou que vous avez envoyée mais qui est égarée …
Prévoyez toujours une clé USB de secours, un PC de secours selon les cas.

Bonne présentation !