Ethique et SST

ethique et SST

Le Code du Travail impose d’avoir du personnel formé aux premiers secours

Les Sauveteurs-Secouristes du Travail sont des personnes volontaires qui ont des connaissances pour prendre ne charge un blessé ou une personne victime de malaise, sur le lieu de travail ou à l’extérieur en attendant les secours.
Les SST sont les premiers maillons de la chaine des secours, de ce fait ils sont soumis aux mêmes règles éthiques que les soignants.

Les infirmiers en santé au travail qui sont aussi formateurs SST, connaissant bien le secret professionnel et sont responsables informent les stagiaires SST qu’ils sont soumis aux mêmes règles, comme il est précisé dans l’article R4312-5 du Code de la Santé Publique.

L’article R4312-5 du Code de la Santé Publique
Le secret professionnel s’impose à tout infirmier, dans les conditions établies par la loi.
L’infirmier instruit les personnes qui l’assistent de leurs obligations en matière de secret professionnel.

Pendant la prise en charge d’une victime, le SST peut être amené à apprendre des données « sensibles » soit d’ordre médical (état de santé du salarié, pathologie, traitement, …) mais aussi d’ordre privé (grossesse, séparation, problèmes familiaux, financiers etc …)

L’éthique va bien au delà du secret à garder. Une victime est vulnérable, fragile et dépendante. Le SST doit respecter le blessé ou malade, rester humble et empathique. Il doit s’en tenir à ce qu’il a appris et ne pas hésiter à demander de l’aide auprès des professionnels (appel du 15 ou du 18).

Dans le rapport « Le secourisme en France : panorama et perspectives » les auteurs Alain Larcan et Henri Julien écrivent :

« Éthique et secourisme
Assurer les premiers secours c’est avoir un comportement sans reproches. Dans une situation d’urgence, la victime est en position de dépendance et de faiblesse.
Au devoir primordial de porter secours s’ajoute pour le sauveteur un code éthique qu’il doit accepter librement et respecter :
— Respect des libertés individuelles : L’action de secours est tenue de respecter les libertés individuelles. Si une victime est consciente, on ne peut pas agir contre son consentement, ou contre le consentement du représentant légal dans le cas d’un mineur (parent, tuteur). Toutefois, si la victime n’est manifestement pas en possession de ses moyens, ou si la victime a un comportement susceptible de mettre en danger sa vie ou celle des autres, le sauveteur peut avoir à prendre des mesures de protection contre le gré de la victime.
— Connaissance de ses limites : L’action du sauveteur doit être conforme à ce qui lui a été appris en employant des techniques reconnues. Il doit maintenir ces connaissances à jour par un recyclage régulier, connaître les limites de son action et demander de l’aide sans hésitation ni retard.
— Devoir de discrétion et de probité : Par son action de secours le sauveteur entre dans l’intimité de la victime. Il ne doit rien divulguer de ce qu’il a vu, entendu, compris. Le secouriste doit être informé des obligations de secret à respecter.
Une charte éthique du secouriste devrait accompagner la démarche technique de formation, afin de promouvoir une attitude respectueuse des victimes et de leurs droits essentiels tout en prévenant des débordements coupables.
« 

source : https://www.academie-medecine.fr/10-10-le-secourisme-en-france-panorama-et-perspectives/

Il est donc important de rappeler ce devoir de discrétion lors des formations et Maintien/Actualisation de Compétences de Sauveteurs-Secouristes du Travail, même s’il n’est pas inclus dans le programme officiel. Cela fait partie de l’éthique des infirmiers.

Rendez-vous de liaison

rendez vous

La loi du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail a mis en place le rendez-vous de liaison qui est un élément de l’aide à la prévention de la désinsertion professionnelle.

Ce rendez-vous concerne les salariés en arrêt de plus de 30 jours quelque soit le motif, à son initiative ou à celle de l’employeur, dans le but de prévenir la désinsertion professionnelle.

Lors de ce rendez-vous, l’employeur informe le salarié qu’il peut bénéficier

  • d’une visite de pré reprise auprès du médecin du travail
  • d’actions de prévention de la désinsertion professionnelle, (reclassement, formation, …)
  • d’aménagement de poste et /ou de temps de travail (mi temps thérapeutique, …)

Le médecin du travail doit être informé de ce rendez-vous et peut déléguer un membre du service pluridisciplinaire. Peuvent aussi participer à cette rencontre un membre de la cellule de la Prévention de la désinsertion Professionnelle, le référent Handicap de l’entreprise.

L’employeur propose le rendez-vous qui n’a rien d’obligatoire pour le salarié. Il peut être fait en présentiel ou en visioconférence.

Discussion

En entreprise, les infirmiers prennent des nouvelles des salariés absents et leur donnent des conseils comme contacter le médecin du travail pour anticiper leur retour au travail dans de bonnes conditions. Dans les textes, rien ne s’oppose à ce que les infirmiers se chargent des rendez-vous de liaison à la demande de l’employeur. Ils ont les compétences pour cela :

  • Ils connaissent les salariés, leur santé et leur poste de travail
  • ils prennent de leurs nouvelles en cas d’absence
  • ils donnent des informations pour anticiper leur retour au travail
  • Ils peuvent diriger les salariés vers les personnes compétentes si besoin

Pour compléter ces informations, les infirmiers peuvent demander des formations concernant le cadre du handicap, des aménagements de poste, la législation concernant le maintien dans l’emploi afin de devenir un relais entre le salarié, le service de Prévention de Santé au Travail et l’employeur.

En savoir plus

art L1226-1-3 du Code du Travail

Ressources formateurs SST

ressources

Le site de l’INRS remplace quickplace par un cloud dédié à chaque type de formation (SST, PRAP, …).

Celui dédié aux formateurs de Sauveteurs-Secouristes du Travail se trouve en suivant ce lien

Le mot de passe vous envoyé par votre CARSAT ou votre centre de formation de formateur.

Parmi les mises à jour, le dernier guide des données techniques est celui qui a la version V4-07_2022.

Parmi ce qui change dans ce nouveau guide :
les conduites à tenir sont celles du PSC1
des termes ont été remplacés comme les tapes dans le dos qui deviennent des claques
Ajout de la conduite à tenir lors des malaises liés à la chaleur et de la prévention des malaises vagaux et en cas d’épidémie (covid 19)
Différence de conduite à tenir pour une victime qui ne répond pas mais qui respire par un évènement traumatique ou non traumatique (PLS ou mise sur dos)
Changement dans la RCP du nourrisson et du jeune enfant : commencer par 5 insufflations puis 15 massages, puis continuer avec 2 insufflations et 15 massages.
Rajout d’un sommaire cliquable en fin de guide.

Les autres documents techniques et pédagogiques sont aussi présents dans ce cloud.


IST et vaccination

vaccination

Le décret 2022-610 du 21 avril 2022 relatif aux compétences vaccinales des infirmiers et des pharmaciens d’officine fixant la liste des personnes pouvant bénéficier des vaccinations administrées par un infirmier ou une infirmière, est paru au Journal officiel du 23 avril 2022.
Ce décret élargi le champs des compétences des Infirmiers Diplômé d’Etat concernant la vaccination.

Art. R. 4311-5-1. –

I. – L’infirmier ou l’infirmière est habilité à administrer, sans prescription médicale préalable de l’acte d’injection, dans les conditions définies à l’article R. 4311-3, aux personnes dont les conditions d’âge et, le cas échéant, les pathologies sont précisées par arrêté du ministre chargé de la santé pris après avis de la Haute Autorité de santé, les vaccinations suivantes :
– 1° Vaccination contre la grippe saisonnière ;
– 2° Vaccination contre la diphtérie ;
– 3° Vaccination contre le tétanos ;
– 4° Vaccination contre la poliomyélite ;
– 5° Vaccination contre la coqueluche ;
– 6° Vaccination contre les papillomavirus humains ;
– 7° Vaccination contre les infections invasives à pneumocoque ;
– 8° Vaccination contre le virus de l’hépatite A ;
– 9° Vaccination contre le virus de l’hépatite B ;
– 10° Vaccination contre le méningocoque de sérogroupe A ;
– 11° Vaccination contre le méningocoque de sérogroupe B ;
– 12° Vaccination contre le méningocoque de sérogroupe C ;
– 13° Vaccination contre le méningocoque de sérogroupe Y ;
– 14° Vaccination contre le méningocoque de sérogroupe W ;
– 15° Vaccination contre la rage.
Pour ces vaccinations, l’infirmier ou l’infirmière utilise des vaccins monovalents ou associés.

II. – L’infirmier ou l’infirmière inscrit dans le carnet de santé ou le carnet de vaccination et le dossier médical partagé de la personne vaccinée ses nom et prénom d’exercice, la dénomination du vaccin administré, la date de son administration et son numéro de lot. A défaut de cette inscription, il porte les mêmes informations dans le dossier de soins infirmiers et délivre à la personne vaccinée une attestation de vaccination qui comporte ces informations.
«En l’absence de dossier médical partagé et sous réserve du consentement de la personne vaccinée, l’infirmier ou l’infirmière transmet ces informations au médecin traitant de cette personne. La transmission de cette information s’effectue par messagerie sécurisée de santé répondant aux conditions prévues à l’article L. 1470-5, lorsqu’elle existe.
III. – Il ou elle déclare au centre de pharmacovigilance les effets indésirables portés à sa connaissance susceptibles d’être dus au vaccin. 

Arrêté du 21 avril 2022 fixant la liste des personnes pouvant bénéficier des vaccinations administrées par un infirmier ou une infirmière, sans prescription médicale préalable de l’acte d’injection indique les personnes suivantes :

1° Personnes majeures pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur, à l’exception des personnes présentant des antécédents de réaction allergique sévère à l’ovalbumine ou à une vaccination antérieure ;
2° Personnes majeures non ciblées par les recommandations vaccinales en vigueur, à l’exception des personnes présentant des antécédents de réaction allergique sévère à l’ovalbumine ou à une vaccination antérieure ;
3° Personnes mineures âgées de 16 ans et plus pour lesquelles cette vaccination est recommandée dans le calendrier des vaccinations en vigueur, à l’exception des personnes présentant des antécédents de réaction allergique sévère à l’ovalbumine ou à une vaccination antérieure.

Recommandations pour les formations SST

massage

Le protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l’épidémie de Covid19 a été remplacé par le guide repère des mesures de prévention des risques de contamination au Covid19.


L’INRS publie de nouvelles recommandations pour les formations initiales et MAC SST.

En début de formation, le formateur donnera les principes pour éviter la contamination par le Covid19.

« aérer régulièrement les locaux ;
se laver régulièrement les mains ;
tousser ou éternuer dans son coude ;
éviter de se toucher le visage, en particulier le nez, la bouche et les yeux ;
nettoyer et désinfecter fréquemment le matériel.« 

Le port du masque n’est pas obligatoire mais recommandé en cas de promiscuité comme lors des cas concrets.

Les stagiaires et le formateur se désinfecteront les mains en début de formation, et avant et après chaque cas concret.

Le matériel sera désinfecté avant la formation et après chaque utilisation.

Les insufflations peuvent être effectuées si les stagiaires utilisent des peaux de visage et de sacs d’insufflation individuels.

D’après : »Covid19 : recommandations d’organisation des formations SST et APS » du 31/03/22