Le rapport infirmier
Bien que sans caractère obligatoire, le rapport infirmier est un outil permettant de faire le point de l’activité des l’IST et de faire connaitre les actions infirmières auprès de l’employeur, du CCSCT et du médecin inspecteur du travail (entre autres) et ainsi proposer des actions aux différentes personnes auxquelles il est présenté.
Cette page vous donnera quelques pistes pour rédiger votre rapport infirmier.
- Objectifs
- Présentation
- Le contenu du rapport
- I – présentation
- II -activités du service médical du travail
- III – Actions de prévention
- IV – Actions de santé publique
- V – Formations de l’infirmier
- VI – Plan d’action
- VII – divers
- Style et mise en page
- Outils
- Diffusion
- Conclusion
Objectifs
Le rapport infirmier n’est pas obligatoire comme l’est celui du médecin du travail. Ainsi sa forme et les éléments qui le composent sont laissés au libre choix de l’infirmier(e) qui le rédige.
Il a différents buts :
– faire un bilan de l’année écoulée
– faire connaitre le travail infirmier aux différents intervenants auxquels il est distribué,
– s’intégrer dans les projets de l’entreprise,
– permettre la mise en place de projets en justifiant les moyens (temps, coûts, formations, etc …)
Présentation
Le rapport infirmier est un document qui doit répondre aux critères d’un document de travail. La présentation est importante, il pourra être relié, paginé, et surtout sans faute d’orthographe.
Les différents éléments du rapport sont
la page de garde
– le titre
– l’année
– l’entreprise
– l’auteur
On peut ajouter une photo ou le logo de l’entreprise et divers éléments, mais cette page doit rester sobre.
le sommaire
Il peut être fait de manière automatique avec un traitement de texte. Il permet de retrouver facilement une partie du rapport.
l’introduction
Elle présente succintement le rapport infirmier.
Le rapport proprement dit
Le contenu du rapport devra être clair, et bien classé et numéroté. Il peut comprendre des histogrammes,
des courbes pour faciliter la lecture. Le contenu du rapport est détaillé dans le paragraphe suivant.
La conclusion
Elle reprend les grandes lignes du rapport mais aussi le contexte de l’entreprise et les faits marquants de
l’année.
Les annexes
Ce sont les documents cités dans le rapport, les textes législatifs, les résultats des actions menées en cours d’année, des programmes de formations réalisées par l’infirmier(e).
Le contenu du rapport
Le contenu n’est pas figé comme celui du médecin du travail, mais il est possible de s’en inspirer quand on fait son premier rapport annuel.
Je vous propose une répartition possible parmi d’autres, chacun pourra l’adapter selon ses besoins.
I – présentation
I-1 L’entreprise
– Nom, adresse, n°siret et activité de l’entreprise
– Effectifs, répartions hommes/femmes, horaires de travail … (ces données pourront provenir du bilan social de l’entreprise)
Pour les services interentreprise, l’infirmier pourra indiquer uniquement l’effectif suivi.
I-2 Le service de santé au travail
– service médical inter entreprise ou autonome (adresse si elle est différente)
– médecin du travail, nom et nombre, jours de présence,
– infirmier, nom et nombre, % de temps de travail – assistante
– IPRP
– Législation concernant l’infirmier de santé au travail (Code du Travail et Code de la Santé Publique)
II – activités du service médical du travail
Cette partie peut reprendre des informations du rapport du médecin du travail
– effectifs surveillés et SIR
– nombre de visites obligatoires, à la demande, de reprise …
– nombre d’examens complémentaires,
– vaccins (nombre, type et conditions d’administration)
– tiers temps avec le médecin du travail
– protocoles …
Activités infirmières en l’absence du médecin du travail
(cette partie peut détailler les actes de l’infirmier sous la responsabilité et en l’absence du médecin
du travail)
– consultations ou entretiens infirmiers (nombre, motifs)
– divers soins (prise de TA, écoute, conseil …)
III – Actions de prévention
III-1- organisation des secours
– achat et suivi du matériel de secours (pharmacie d’urgence, etc )
– vérification des défibrillateurs (nombre)
III-2- enquêtes après accidents du travail
propositions de modifications, d’améliorations, …
III-3-études de postes
III-4- métrologie
III-5- actions de formation et d’information
– formations SST nombre total de SST, nombre de formations et de recyclages dans l’année, …
– formations PRAP, EPI …
– formations d’étudiants infirmiers
IV – actions de santé publique
– organisation de dons du sang (nombre de collectes, nombre de personnes
prelevées…)
– campagne de prévention HTA, diététique, surdité, octobre rose, moi(s) sans tabac, etc
V – formations de l’infirmier
Les formations effectuées en cours d’année seront précisées avec la date, la durée, le lieu et si possible le programme complet en annexe. L’infirmier a une obligation de formation professionnelle.
Art R4312-46 du Code de la santé publique Pour garantir la qualité des soins qu’il dispense et la sécurité du patient, l’infirmier a le devoir d’actualiser et de perfectionner ses compétences. Il prend toutes dispositions nécessaires pour respecter ses obligations en matière de développement professionnel continu.
VI – Plan d’action
Cette partie peut détailler les projets et les moyens (formation, coûts, …) à mettre en œuvre, un rétroplanning.
VII – divers
Dans cette rubrique peuvent figurer des actions professionnelles hors du milieu du travail comme la participation à l’ordre infirmier ou à une association d’infirmiers, des écrits dans des revues ou une présentation lors de conférences ou congrès.
Style et mise en page
La rédaction du rapport se fait à l’aide d’un traitement de texte (word, libre office writer, …). L’utilisation d’un traitement de texte facilite la rédaction du rapport et permet une mise en page rapide. Une formation d’un jour ou deux permet de connaître les rudiments d’un logiciel de traitement de texte.
Plus généralement, il faut utiliser une seule police de caractère, de couleur sombre (bleu foncé ou noir), une marge suffisante permettant au lecteur de mettre des notes.
Les paragraphes seront bien séparés, aérés et numérotés (1, 2, 3 … I, II, III, … a), b), c) …) de façon à se retrouver facilement dans le rapport.
Le pied de page permet de placer automatiquement le titre du rapport, l’auteur et le numéro de page.
Les graphiques, courbes, organigrammes seront toujours accompagnés d’une légende.
Tous les logiciels de traitement de texte possèdent un correcteur orthographique, ils sont bien pratiques mais n’évitent pas une relecture.
Outils
Certains logiciels de santé au travail permettent de noter des actes effectués par les IST. Avec d’autres, on peut simplement retrouver le nombre d’examens complémentaires réalisés. Cette spécificité doit être prise en compte lors de l’acquisition d’un logiciel spécifique pour le service de santé au travail.
Sans logiciel spécialisé, les données chiffrées du rapport infirmier pourront être notées tout au long de l’année dans un tableur (excel, libre office calc, …) ou dans un registre ou cahier avec des colonnes puis dans un récapitulatif par mois ou par semaine, selon le nombre d’actes effectuées (nombre d’examens complémentaires, de vaccins, de soins comme réfection de pansement, surveillance de tension artérielle, entretien, conseils
divers, …)
Les tableurs permettent de créer facilement des graphiques et des histogrammes qui permettent de voir les évolutions et les faits marquants du rapport.
Comme pour les logiciels de traitement de texte, une formation courte permet d’utiliser efficacement les logiciels de santé au travail et les tableurs.
Diffusion
Selon les entreprises, le rapport infirmier sera distribué aux personnes suivantes :
– au N+1 (DRH ou responsable sécurité)
– au médecin du travail
– au CCSCT
– au Médecin Inspecteur Régional du Travail MIRT
Avant la diffusion « officielle », le rapport pourra être relu par un nombre restreint de personnes (médecin du travail, N+1, …) pour d’éventuelles corrections.
Un diaporama reprenant les faits principaux pourra être présenté lors d’un CCSCT.
Conclusion
Faire un rapport annuel infirmier, n’est pas très compliqué, il faut se lancer en commençant par un bilan d’activité simple la première année et qui pourra évoluer au fil du temps.
Le début de l’année est l’occasion de commencer à classer, noter, trier les informations qui devront figurer dans ce rapport. La trame pourra être utilisée d’une année sur l’autre en utilisant les outils informatiques comme les traitements de texte et les tableurs pour les calculs et les graphiques.
Les retours que vous en aurez vous donneront des indications sur les points à approfondir dans celui de l’année suivante.
Les infirmiers en santé au travail doivent pouvoir rendre compte de leur activité pour uniformiser les pratiques et faire évoluer la profession.